622. Тоже, гр. Нессельроде к ген. Ермолову, от 2-го июня 1826 года, № 484.

Из Тифлиса ген.-м. кн. Меншиков уведомил нас о слухах, до него дошедших, что шах Персидский имеет намерение прислать сюда одного из своих внуков для поздравления Г. И. с восшествием на Престол прародительский и что принц Аббас-мирза желал бы заблаговременно приуготовить старшему сыну своему пути к обладанию Персиею.

Мысли Е. И. В. по сим предметам изложены кн. Меншикову в депеше, отправляемой с нарочным фельдъегерем, который доставит и сие в. выс-у. Признавая необходимым, чтобы вы известны были о всех делах, до Персии относящихся, я обязанностью почитаю сообщить вам список с упомянутой депеши.

Я надеюсь, что возродившиеся распри между дворами Тегеранским и Константинопольским, о коих извещает кн. Меншиков, заставят, может быть, Турок быть сговорчивее с нами.

Депеша гр. Нессельроде к кн. Меншикову, от 2-го июня 1826 года.

Mon Prince, les depeches que vous avez bien voulu m'adresser en date du 30 avril, de Tiflis, me sont parvenues exactement et ont ete mues sous les veux de Sa Majeste Le contenu de celles sub № 5 et 6 a particulierement fixe Son attention.

Toute demarche ayant pour but de consolider nos rapports de bon voisinage avec la Perse et d'etablir entre elle et la Russie des liens d'une amibe sincere, sera toujours conforme aux intentions de l'Empereur L'envoi du fils d'Abbas-mirza a St. Petersbourg lui paraitrait un temoignage public des memes sentiments de la part du Schah. S'il en etait donc reellement question, vous ne devez pas hesiter a donner au gouvernement Persan l'assurance que Sa Majeste verra avec plaisir l'arrivee du jeune Prince dans sa capital.

Quant a la reconnaissance des droits eventuels de Mehemed-mirza a l'heritage de son aieul, cette affaire est d'une nature bien delicate et ne saurait etre decidee qu'apres une mure deliberation.

Des renseignements positifs sur l'etat des choses en Perse, que tous etes seul a meme de recueillir sur les lienz, sont indispensables pour juger si l'Empereur peut,sans inconvenients pour l'avenir, se preter aux voeux qui Lui seraient expnmes a cet egard.

Il s'agit de bien examiner s'il est de l'interet de la Russie d'etendre de cette maniere les obligations qu'elle a contractees par l'article, IV du traite de Gubstan, et si elle ne serait pas entrainee a prendre efficacement parti dans les dissensions de famille et les troubles qui pourront eclater a la mort de Feth-Ali-Schah. Une telle ingerence dans les affaires interieures de la Perse ne saurait convenir a Sa Majeste. Elle desire y voir regner une tranquillite parfaite et n'employer l'influence dont Son. Cabinet doit jouir dans ce pays qu'a entretenir avec lui les relations les plus pacifiques.

Ces observations vons indiquent assez, mon Prince, la reponse que vous aurez a faire a toute proposition concernant la garantie des droits du fils d'Abbas-mirza En evitant avec soin de prendre un engagement quelconque, il faut cependant ne point detruire l'espoir des cours de Tauris et de Teheran, [345] et nous donner en meme tempe le loisir et les moyens de peser cette question importante avec tonte l'attention qu'elle merite Si le Scbah on le Prince hereditaire tous adressaient donc leur demande, vous pourrez lenr declarer dans les termes les plus affectueux qne tous tous chargerez tres-volontiers de la porter a la connaissance de l'Empereur et que Sa Majeste, en la prenant en consideration, ne sera guidee sans doute que par les sentiments d'amitie et de bienveillance don’t. Elle aimera toujours a lenr donner des preuves Comme le cas est absolument nouveau et n'aurait pu etre prevu lors de votre depart d'ici, ils devront trouver tout naturel que vous n'ayez pas ete muni d'instructions sur cet article et ne se hateront point de chercher ailleurs l'appui qu'ils se flattent d'obtenir de la Russie.

En accueillant ainsi les ouvertures qa'Abbos-mirza semble vous reserver, veuillez, mon Prince, rassembler avec tout le soin possible les notions qui vous manquent snr l'etat interieur de la Perse II nous est esseutiel de connaitre plus particulierement jusqn'a quel degre l'influence et le credit du Prince hereditaire y sont consolides; s'ils ne sont pas contrebalances par les ressources que peuvent avoir les fils de son defunt frere Mamed-Ali-mirza si parmi les antres enfanta du Schah. Il ne s'en trouverait pas qui eussent l'intention de disputer a Abbos-mirza la succession au trone; et enfin quels seraient dans ce cas les chances et les moyens qu'ils auraient pour y reussir, aussi bien qne les siens pour leur resister. Tels sont les points qui doivent etre eclaircis par les recherches les plus exactes dont le resultat puisse servir de base aux determinations de l'Empereur. Hais quel qne soit le parti auquel Sa Majeste voudra s'arreter en definitive, sa deference aux voeux du gouvernement Persan se bornera necessairement a une simple promesse de reconnaitre les droits de Mamed-mirza. Elle ne saurait jamais et dans aucune supposition, s'etendre a l'idee d'une garantie incompatible avac les vues generales de. Sa politique a l'egard de cet Empire.