571. Донесение с. с Мазаровича ген. Ермолову, от 5-го мая 1825 года, № 85. — Тавриз.

J'ai laisse a Feth-Ali-khan toute la latitude pour qu'il fasse valoir a sa guise le resultat heureux de ses negociations a Tifhs. Je n'ai commence a le soutenir de toutes mes forces aupres de son Altesse qu'au moment ou j'ai appris que la malveillance, la sottise et les intrigues faisaient prendre a ce cabinet des resolutions informes. Entre autres, l'on a voulu envoyer a V. Ex. un contre-acte, ecrit en anglais et en persan, signe par Feth-Ali-khan, en vous priant de le faire agreer a Sa Majeste Imperiale, comme le seul capable d'aplanir tous nos differends sur les limites. Mon opinion, Mr. le General, a ete d'expedier votre acte ainsi que celui de Feth-Ali-khan au Schah et de connaitre sa volonte, avant de vous repondre. Mes efforts ont ete inutiles et il est clair qu'on veut que cela soit ainsi. Apres bien des conferences et des conseils on vient enfin d'arreter que le Prince s'excusera par lettre de ce qu'il ne peut admettre votre ligne de demarcation, et qu'il remettra entre mes mains, pour vous l'expedier, la liste des pays qu'il souhaite d'avoir et vous priera de negocier directement avec le Schah, si V. Ex. juge inadmissible la ligne proposee par son Altesse.

Dans ce cas Abbas-mirza fera de son mieux pour seconder les demarches de la personne que vous voudrez bien depecher a Teheran pour cet effet. Je crois, Mr. le General, que toutes les difficultes et tous les desagrements que nous essuierons encore dans cette facheuse affaire, proviennent du desir que l'on aurait de nous soumettre absolument a la mediation etrangere. C'est une pensee que j'ai depuis bien longtemps et que j'ai cachee jusqu'aujourd'hui dans la crainte de donner au Ministere Imperial des preventions contre moi

Le docteur Cormick m'a dit cent fois que le Prince avait ordonne a Feth-Ali-khan, lors meme de son premier voyage a Tiflis, de s'arranger avec V. Ex. a quelque prix que ce soit et m'a fait rapporter avec empressement que Mr. Willock avait ecrit a son Altesse qu'elle devait etre satisfaite d'un arrangement qui surpassait ses esperances. Comment se fait-il qu'Abbas-mirza ait change d'opinion a present que Feth-Ali-khan a obtenu de votre complaisance tout ce qu'il etait possible de lui accorder? Les simples intrigues de ses courtisans remporteraient-elles sur les conseils salutaires que lui auraient donnes, comme on veut me le faire comprendre, des personnages publics et prives de la puissance que les Persans reverent de preference?

La plus simple induction que l'on puisse faire, c'est que toutes ces choses la ne sont que des propos. Mais il faut cependant que ces personnages publics et prives aient un motif pour les tenir et ce motif n'est certainement pas celui qui nous mettra d'accord avec nos voisins. V. Ex. consentira peut-etre a adresser les affaires (?) au Schah. J'ose lui predire que Sa Majeste proposera la mediation anglaise, francaise et meme turque pour terme definitif de ses debats et de nos contestations. Puissent-elles etre bientot arrangees de maniere que la dignite de l'Empereur n'en souffre point aux yeux de l'Asie. Puissent-elles l'etre comme Sa Majeste le desire!