537. Донесение к. с. Мазаровича гр. Нессельроде, от 7-го июля 1824 года, № 93. — Тавриз.

Le voyage que Mr. Moorcroft vient de faire chez les Tatares et les Mongols est une repetition du voyage qu'il avait entrepris dans l'annee 1821 chez nos Kirghiz. J'en ai parle dans le temps a Son Ex. Mr. d'Yermoloff, comme je n'ai pas manque non plus de lui mander que Mr. de Fraser, qui a eu l'honneur de diner en 1822 avec V. Ex a Vienne, avait voulu penetrer chez ce meme peuple, pour lequel il avait beaucoup de cadeaux d'une provenance que j'ignore. Mr. Moorcroft recoit de la Compagnie des Indes une pension de 1,500 roubles en argent par mois, sans autre obligation que celle de s'aventurer au milieu des peuplades soumises a notre Empire, ou influencees par nos commandants du cote [293] de la Tartarie independante II avait toujours a sa suite un Brahmane fort connu des Tartares nos voisins et tres attache au gouvernement Anglais. Moorcroft a des ennemis et des envieux, ce qui prouve qu'il a du talent. Le public veut le faire passer a Calcutta pour un heros de roman et le gouvernement le protege. C'est un homme d'une figure beaucoup plus laide encore que celle des peuples qu'il a honores de ses visites. Il parle fort mal les langues orientales.

La premiere fois qu'il a ete chez les Kirghiz et les Kaissaks, il a emmene avec lui des chevaux, leurs proprietaires et des chevres. Dans ce moment-ci il doit etre de retour au Bengale, de son second voyage au nord-ouest de cet immense et puissant royaume. Voila en peu de mots, Excellence, tout ce que j'ai pu recueillir a ce sujet Si ulterieurement il m'arnve d'apprendre quelques nouvelles de plus, je m'empresserai de les faire parvenir a votre connaissance.

Demain je pars pour Sultanie ou se trouve le Schah, qui est blesse de me savoir de retour ici sans que, suivant l'usage, j'aie eu rien de particulier a lui dire de la part de notre Auguste Maitre. Je ne m'ap-percois que trop, Mr. le Comte, que le malheur que j'ai eu de ne pas voir S. M. a St.-Petersbourg, a beaucoup influe dans ce pays sur la bonne opinion necessaire a mon credit. J'espere cependant que je rentrerai dans les bonnes graces d'un Roi qui estime fort le Souverain dont je suis le fidele agent. Les notices que j'aurai l'honneur de communiquer a V. Ex. lors de l'entree de notre consul - general et sur sa reception en Perse, vous donneront la mesure de la bienveillance que mes efforts auront obtenue aupres du Schah. Les intrigues ont plus de force que jamais. La droiture de nos demarches les dejoueront toutes, du moins c'est la ce qui fait l'objet de mes esperances.