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J'ai fait part a la cour de Teheran de l'arrivee prochaine de notre consul-general, Mr. le conseiller d'Etat Vatzenko, au Guilan et j'ai pris la liberte en meme temps de le designer comme porteur du ht en cristal que l'Empereur envoie en cadeau au Schah. Cette mesure etait indispensable afin d'avoir le consentement de Sa Majeste a cet egard sans les hesitations ordinaires dans un pays ou l'on ne voit qu'avec des yeux qui grossissent ou deforment les objets. Neanmoins le Roi a trouve bon dans sa reponse — que j'ai l'honneur d'envoyer ci-jointe a V. Ex. ainsi que toute ma correspondance au sujet du consulat — de ne pas marquer le moindre signe d'agrement, et Abdoul-Vehab ne m'en fait mention dans sa lettre que pour me faire connaitre des entraves inconnues jusqu'a ce jour. D'apres des propos tenus par le Kaimakam, j'ai appris que le ministere de Teheran est intentionne de regler cet article du traite a Sultame, ou Sa Majeste se propose de m'appeler a la fin du mois prochain. Par consequent j'ai juge convenable de demander auparavant un rakam en vertu duquel Mr. le consul-general aura le droit de se presenter au Guilan en cette qualite du consentement expres du Schah. Alors il ne me restera qu'a arranger les accessoires dont les Persans, a la verite, font toujours grand cas, mais que la simple logique parvient aisement a regler.

Si au contraire Sa Majeste devait, comme elle le souhaite, jouir de son nouveau ht avant que nous eussions obtenu l'admission du consul, il est facile a deviner que l'on ne se ferait point scrupule de multiplier les obstacles au point que nous en serions fatigues et peut-etre meme degoutes tout-a-fait. En Perse comme ailleurs, Mr. le General, il y a tel moment et telle circonstance que l'on ne retrouve plus apres. Je m'en suis servi dans l'occasion presente pour le bien du service et vous etes maitre toujours de donner telle suite que vous jugerez favorable a l'issue de cette affaire. En attendant le retour de mon second courrier, envoye a Teheran, je crois utile de vous expedier le firman ci-inclus, a la faveur duquel Mr. le conseiller d'Etat Vat-zenko pourra debarquer a Enzeli librement et y attendre mes nouvelles ulterieures sans inquietude. Dans ce cas, Excellence, quand meme il aurait avec lui le lit en cristal desire par le Schah avec tant d'ardeur, il faudrait bien se garder de le dire et plutot faire courir le bruit qu'un des premiers vaisseaux le transportera d'Astrakhan. Mr. le consul nous fera gagner ainsi le temps dont j'ai besoin et aura de son cote le loisir de s'installer de fait dans le pays. Je me chargerai tres volontiers du reste. Patience, patience et circonspection! Cependant tout me porte a esperer que je recevrai bientot de la cour quelque reponse un peu plus conforme a nos desirs. Fondes comme ils sont sur le traite, il est a presumer que dorenavant l'on se donnera la peine de reflechir s'il convient de negliger ainsi l'amitie sincere qui nait naturellement entre les nations, des qu'il s'etablit une communaute entre leurs interets les plus chers.