461. Донесение к. с. Мазаровича ген. Ермолову, от 11-го октября 1821 года, № 186.

Les depeches du Ministere Imperial m'ayant appris le but du terme peremptoire (?) que Mr. le baron Strogonoff pouvait accorder aux Turcs, et les gazettes ainsi que les lettres particulieres de Constantinople annoncant le depart de ce ministre pour la Russie, m'ont fait naturellement accroire que toute relation avait cesse avec la Turquie et que les hostilites devaient incessamment commencer de part et d'autre.

Dans ce cas je ne pouvais que saisir l'occasion de la mesintelligence entre le Serasquier et le Naib-Sultan pour insinuer a celui-ci les moyens les plus propres a le faire reussir dans son expedition et m'efforcer par la de gagner l'entiere confiance de son Altesse. La traduction ci-jomte de la lettre qu'il a daigne m'ecnre de sa propre main, vous prouvera, Excellence, les heureux effets de ma gestion et le desir qui anime Abbas-mirza de pousser vigoureusement la guerre contre les Osmanlis.

Mais l'appanton soudaine du major anglais Harriot et les nouvelles qu'il s'est empresse de donner sur l'im-possibihte d'une rupture entre la Sublime-Porte et la Russie sans le consentement prealable des autres puissances dont l'intention etait en conformite parfaite avec l'Angleterre, ces nouvelles, dis-je, enrayerent tout de suite ce gouvernement qui les communiqua a son Altesse en la suppliant de ne point compromettre davantage la surete de ses etats par une entreprise dont la bonne ou mauvaise issue dependait tant de celle qu'on attendait de l'attitude de la Russie.

Une partie de l'armee est depuis hier de retour en cette ville et l'on attend le chef pour le 12 du mois de Sefer (27 octobre).

Les Anglais travaillent a Teheran aupres du Roi pour s'assurer la possession de l'ile de Kisch tant de fois nommee et pour determiner Sa Majeste a ecrire par leur entremise des lettres de paix au Grand-Seigneur, ce qui retient encore dans la capitale le Tartare de leur mission.

Je vous avoue, Mr. le General, que prive comme je le suis de vos nouvelles et ignorant de tout ce qui se passe en Europe, je crains, par trop d'activite, de m'attirer quelque reproche d'autant plus desagreable, que les circonstances m'imposaient le devoir, en excitant la passion du Naib-Sultan pour la guerre, de prevenir les intentions du Ministere de l'Empereur. Par consequent je suis decide de rentrer peu a peu dans ma situation passive de jadis, a moins que des ordres expres ne me dictent une conduite contraire a ce principe.