279. Письмо гр. Нессельроде к ген. Ермолову, от 17-го августа 1816 года.

Les instructions dont V. Ex. a ete munie et celles de Mr. le baron de Strogonoff dont elle a pris connaissance, enoncent assez l'unite de but et d'interet qui caracterise les deux missions. L'Empereur a voulu cependant en preciser encore plus particulierement les rapports dans la vue de remplir a la fois deux objets d'une egale importance.

Le premier est celui de determiner les points de contact qui peuvent avoir heu entre la gestion de Son ambassadeur en Perse et celle de Son ministre a Constantinople. Le second est celui d'aller au devant de l'impatience avec laquelle les puissances etrangeres attendent le debut et les resultats de ces missions.

Les memoires ci-jomts, rediges d'apres les ordres et sous les yeux de L'Empereur, renferment l'ensemble des erremens et des observations qui ont trait a cette partie de la commission importante confiee a V. Ex. Le memoire sub litt. A est exclusivement destine a vous, mon General, ainsi qu'a Mr. le baron de Strogonoff. Celui sub litt. B devant etre communique confidentiellement aux ministeres des cours alliees, porte quelques nuances de redaction (Из этих записок признано достаточным напечатать первую, под лит. А.). Elles ont ete suggerees par des motifs de prudence et par le desir de vous mettre a meme de ne point les negliger dans vos relations avec le corps diplomatique accredite aupres du gouvernement ou vous allez deployer votre caractere public.

Les observations consignees dans le memoire sub litt. A ont ete puisees historiquement dans la source de la plus pure vente. Les precautions qu'elles rendent necessaires dans la discussion des interets de la Russie, sont egalement fondees en justice. Mais nous ne sommes pas encore parvenus a une epoque ou l'aspect de la verite depouillee de tout voile quelconque puisse frapper utilement les regards des hommes d'etat; et nous sommes aussi bien loin du temps ou le sentiment seul de la justice etouffait completement les sentiments qui sont du domaine des passions. Il fallait donc, en s'ecartant le moms possible de la droiture et de la franchise des intentions de l'Empereur, presenter aux cabinets des souverains alhes les principes qui regleront. Ses negociations de Teheran et de Constantinople sous les formes les plus propres a produire un effet avantageux.

En meditant avec attention les nuances qui caracterisent le memoire sub litt. B vous vous apercevrez, mon General, que toutes ces considerations ont ete murement pesees par l'Empereur. Il vous sera facile d'y trouver le type des notions au moyen desquelles vous pourrez entretenir vos relations avec les agents etrangers sur l'objet de votre mission, sans porter atteinte aux droits, sans manquer a la loyaute et sans craindre de nuire au service, en vous livrant envers vos collegues avec un abandon trop premature. Ce memoire va etre transmis aux ministres de l'Empereur a Vienne, a Londres, a Paris et a Berlin, accompagne de la circulaire dont vous trouverez ci-jomt une copie pour votre information. Quant au memoire sub litt. A, il serait mutile d'ajouter ici que l'intention de l'Empereur est que vous le consideriez comme faisant partie litterale de vos instructions. [134]

Memoire additionnel pour servir d'instraction a l'ambassadeur de Sa majeste Imperiale en Perse et a Son envoye a Constantinople.

Les instractious dont sont munis Mr. le lieutenant-general Yermoloff et Mr. le baron de Strogonoff, tracent avec assez de precision la marche que cea deux ministres doivent suivre pour atteindre le bnt de leurs missious respectives

Ce bnt est un En l'envisageant sous les rapports de nos interets directs, il consiste a faire de la Perse et de la Turquie des etats qui soient, par leur propre mouvement et pour toujours, les amis reels et sinceres de la Russie. En l'envisageant dans ses rapports avec la politiqne generale, ce but consiste a pronver par le fait a l'Europe, qu'en voulant conserver la paix avec les etats limitrophes, l'Empereur veut par un nouvel exemple de moderation honorer la foi des traites

Les deux missions travaillent donc en commun a un resultat d'une hau te importance II embrasse des interets majeurs pour la Russie II s'associe a ceux desquels depend l'affermissement du systeme a psine retabli en Europe Les gouvernements Turc et Persan attendent avec inquietude le debat de ces deux missions Les peuples chretiens de ces contrees, ceux qui durant les guerres precedentes se sont places sons l'egide de la Russie, fixent un regard pleiu d'esperance sur l'epoque actuelle et snr les evenemens qu'ils croient devoir la signaler Une vigilance mefiante de la part des cabinets Europeens suit de pres toutes les demarches de nos ministres.

Or, pour donner a leurs missions le caractere le pins conforme aux intentions de l'Empereur et le plus propre a produire en Orient et en Europe une impression favorable a leur succes, il importe de mettre dans une harmonie parfaite les negociations dont ces ministres sont charges, ainsi que le langage qu'ils tiendront, tant aux gouvernemens Turc et Persan, qu'aux agens etrangers dont ces gonvernemens sont entoures

C'est dans cette vue que Mr. le lieutenant general Yermoloff et Mr. le baron de Strogonoff ont eu connaissance de toutes les pieces qui composent leurs instructions respectives et c'est pour les mettre encore dans des rapports pins intimes, qn'on va recapituler ici:

1) L'esprit dans lequel ces negociations doivent etre conduites;

2) Les rapports qni existent entre les affaires a terminer a Constantinople et celles qu'on va entamer a Teheran.

Ad primum

La mefiance preside aux conseils de la Porte et dn ministere Persan C'est elle peut-etre qui regle exclusivement la politique Europeenne relativement aux rapports de ces etats avec la Russie.

Les guerres precedentes, nos succes, la puissance militaire de la Russie, nne longue et douloureuse experience, alarment les Turcs et les Persans sur leur sort a venir, et dirigent l'attention inquiete des puissances etrangeres sur l'attitude que la Russie va prendre a l'egard de ces etats limitrophes.

Trouvant les esprits dans des dispositions pareilles, ce serait trop vouloir que de pretendre immediatement a la confiance pleine et entiere de ces gouvernements, comme a celle des puissances Europeennes

Ce n'est que le temps et le temoignage des faits qui puissent produire ce grand changement. Cest a l'operer graduellement par une conduite completement conforme aux principes de droit, que se reduit la tache confiee aux missions de Sa Majeste Imperiale en Perse et en Turque

Ces faits se placent dans deux categories bien distinctes Les uns sont anterieurs aux negociations actuelles Les autres sont inherents a l'objet qne la Russie veut atteindre par les negociations.

C'est de leur identite et de leur accord parfait que doit resulter la preuve la pins irrecusable des intentions pacifiques de la Russie.

Faits anterienrs a la negociation

La notoriete de ces faits dispenserait les missions de l'Empereur de les relever aux yeux des Tores, des Persans et des cabinets Europeens Cependant il est peut etre ntile d'en demontrer la filiation et l'ensemble.

La paix avec la Porte et avec la Perse a ete conclue dans des circonstances tres desavantageuses a la Russie.

L'intervention Britannique etait alors motivee principalement par nn interet Europeen, elle en a rempb l'objet la paix fut signee; les interets majeurs de la Russie furent places en seconde ligne L'Empereur y a consenti.

La Russie en effet n'a point obtenn la conservation entiere dn littoral Asiatique dont elle avait fait la conquete Le sort des Serviens n'a ete confie qu'a nne stipulation incomplete La question des frontieres en Perse n'a pas ete decidee de maniere a ce que tonte occasion de mefiance a venir fut eteinte, dn moins de maniere a ce que les Persans n'elevent plus de pretentions on ne forment des voeux a cet egard.

Sans examiner dans des vues plus generales ou moins confiantes les transactions de Boucarest et de Gulistan, en les considerant seulement en elles-memes, la Russie n'aurait qu'a consulter ses moyens et ses interets exclusifs, ponr amener la Porte et les Persans, sous l'alternative des hostilites et de la guerre, a des stipulations d'une antre espece et dans tous les cas bien plus avantageuses ponr elle.

La force militaire viendrait a l'appui de ce systeme. A l'aspect des catastrophes dont serait menace l'Orient, l'esprit du siecle s'exalterait. Les ele-mens de desordre preexistants deja et repandus dans plusieurs contrees de l'Europe attireraient hors du theatre de ces operations toute force contrai-re Rien ne s'opposerait peut-etre a l'execution des conceptions les plus demesurees et les plus ambitieuses.

Les vues de l'Empereur n'ont jamais ete et ne seront jamais de cette.

La morale fondee sur les principes de la religion chretienne met des bornes a la volonte comme a la puissance des souverains.

C'est entre ces bornes que l'Empereur renferme sa politique. En garantissant donc de tous ses moyens les interets legitimes de l'Empire Russe, elle ne se permettra jamais de noire a ceux de la famille Europeenne.

Faits inherents aux negociations qu'on va entamer

Sous les auspices de cette doctrine et des faits qui en constatent la realite, les deux ministres de l'Empereur vont ouvrir des negociations amicales avec la Porte et avec la Perse

L'nne embrasse les objets relatifs a l'execution dn traite de Eoucarest; l'antre, ceux qui ont motive l'envoi d'un ambassadeur Persan a St.-Petersbourg

L'nne et l'autre presentent des questions territoriales Les Turcs et les Persans pretendent a des retrocessions Les nns fondent leurs demandes sur le traite de Boucarest; les autres sur les esperances que l'ambassade Britannique leur fit concevoir lors de la conclusion de la paix de Gulistan.

L'Empereur est dispose a transiger d'une maniere tres liberale sur les pretentions des gouvernements Turc et Persan; mois a condition que cet acte de deference a leur egard ne puisse devenir, dans aucnn cas, le principe et l'occasion d'une nouvelle guerre Ce qui ne manquerait pas assurement d'arriver, si ces nouvelles concessions territoriales pouvaient donner lieu a la complication ulterieure de nos rapports limitrophes, on si la politique etrangere comptait de renforcer a cette occasion et par ce moyen son credit aupres de la Porte et de la Perse.

La Porte insiste sur la restitution de la totalite du littoral Asiatique La Perse pretand rentrer en possession des provinces qu'elle a cedees par le traite de Gulistan.

Ce ne sont pas des points militaires que la Russie considere dans ces positions, qui sont maintenant en son pouvoir II est meme a croire que ce ne sont pas non plus des barrieres defensives dont la Perse et la Porte se proposent de s'entourer en les recuperant

Les deux etats semblent portes plutot a envisager de pareilles concessions obtenues a cette epoque comme nn grand moyen d'influence Les Turcs comptent peut etre s'en servir pour rehansser les tendances insurrectionnelles des montagnards du Cancsse contre nons Et les Persans ne se proposeraientils pas d'en profiter pour troubler le repos et la securite des peuples qui se sont devones a la Russie et qui font deja partie de l'Empire?

C'est sons ces pointe de vue que l'ambassadeur de Sa Majeste Imperiale en Perse et que Son envoye a Coustantinople examineront d'abord les questions territoriales qu'il s'agit maintenant de decider Elle seront resolues a la satisfaction des Persans et des Turcs, du moment que la Russie obtiendra en retonr une garantie reelle, non seulement des intentions pacifiques de ces deux etats, mais aussi de leur aptitude a ne point subordonner, meme pour l'ave-mr, leur politique a des combinaisons etrangeres ou peu amicales envers la Russie.

Cette garantie ne saurait consister dans des formules consignees dans nne stipulation; elle ne peut se trouver que dans la nature des arrangements dont on va s'occuper actuellemeut et dans la droiture avec laquelle on s'appliquera de part et d'autre a en remplir fidelement les conditions Ces conditions doivent consequemment etre fondees en justice; leur convenance, ainsi qne les avantages reciproques qu'elles offriront, doivent repondre de leur inviolabilite.

Les errements d'apres lesquels les deux ministres de l'Empereur vont proceder aux negociations dont ils sont charges, partent de ces principles.

Les arrangements qui doivent en resulter auront par consequent le caractere d'une stabilite plus on moins solide a mesure que le gouvernement Turc et le gouvernement Persan voudront a leur tour y porter de la franchise, de l'abandon et des intentions pures

L'Empereur desire, par lce negociations actuelles, extirper les germes de toute discorde et par consequent de toute guerre a venir

A cet effet ces negociations embrassent l'ensemble des rapports de l'Empire de Russie avec la Perse et avec la Porte Elles se proposent de les definir et de les simplifier, de maniere a ce que nulle question ne puisse, par la suite, reveiller les anciens griefs ni exciter de part et d'autre l'envie ou le besoin de soutenir des pretentions respectives par la force des armes Aucune des propositions que la Russie fera dans cette vue ne demeurera secrete Elles seront toutes de la plus grande notoriete, pareeque tontes seront appuyees sur les droits les plus incontestables, parcequ'elles seront, par leur essence, les plus salutaires a ces etats limitrophes, pareequ'enfin elles ne pourront nuire, m directement, ni indirectement aux interets legitimes des puissances Europeennes.

La conduite des ministres de l'Empereur en Perse et a Constantinople le prouvera. [135]

Ad secundum

Du momeut ou la Perse euvoya une ambassade a Petersbourg, la Porte songea a une ambassade Ottomaue destinee au Schah Elle a eu lieu Nous en ignorons l'objet. Il ne nous appartient pas de le scruter avec impatience.

L'Empereur est fort de la droiture de ses inteutions Toutes les ressources auxquelles l'immoralite et la faiblesse ont recours, sout hautemeut reprouvees par Sa Majeste Imperiale.

Ce serait les cultiver et les utiliser que de vouloir, par la corruption, decouvrir le secret des mesures inusitees que la Porte prend depuis quelque temps dans la vue de donner de l'extension et une directiou nouvelle a ses relations avec l'Asie et la Perse.

Ce qui nous est officiellemeut couuu, c'est la couduite du pacha d'Anapa, c'est la distributiou d'armes qu'il s'efforce de faire hors de la jurisdictiou de sou gouvernement, ce sout les troubles du Caucase.

C'est sur tes fuits, comme sur ceux qui peuvent en resulter par la suite, que l'ambaesadeur de Sa Majeste Imperiale eu Perse et Sou ministre a Constantinople doivent exercer une paisible surveillauce.

Sans se permettre aucuue iuductiou prematuree, ils considererout ces faits en eux-memes Et la seule contre-epreuve a laquelle ils se permettront de les soumettre, ce sera celle que leur offrira dans le cours des negociations l'opinion du ministere Persau sur la question du littoral Asiatique, et celle du ministere Turc sur la question des concessions que la Perse uons demande.

En parlant avec frauchise des principes que l'Empereur desire suivre relativement aux affaires de l'Oneut, il sera facile a l'ambassadeur et a l'eu-voye de Sa Majeste Imperiale de conuattre le degre d'importance que le ministere de ces deux etats met a la decision des questious qui les iuteresseut mutuellement.

S'ils forment des voeux identiques pour leurs iuterets reciproques, nul doute que la Porte ue fasse cause commune avec la Perse.

Cette uouvelle combinaisou ue change eu neu notre systeme.

Elle peut exiger seulemeut que les uegociahons marcheut de frout, a l'effet de ue point separer des objets qu'une politique, siuou contraire, du moins etrangere a la Russie, a juge couvenable d'identifier

Dans cette hypothese, l'alliance extraordinaire que la Porte aurait contractee avec la Perse ue semblerait pas' avoir ete provoquee par l'iuteution de nous attaquer, au moins pour le momeut

La crainte seule d'une aggressiou de uotre part pourrait l'avoir suggeree Cette crainte dissipee par le fait, les deux etats se replaceraient encore dans leur attitude uaturelle Les negociations seraient alors separees Les succes des unes favonseraieut ceux des autres

L'euvoye de Sa Majeste Impenale a Constautiuople, qui sera plutot arrive a sa destiuation, s'occupera saus retard de cette partie avec tous les soins qu'elle merite

Les uotions qu'il sere dans le cas de commuuiquer au lieuteuaut-general Yermoloff, seront rectifiees sur les lieux par ce dernier Et c'est par le cou-cours de leurs observations mutuelles qu'ils tacheront d'apprecier au juste la situatiou respective des gouvernemens et des etats avec lesquels ils ont a treiter.

Daus la snppositiou qu'il existe des liens effectifs et indissolubles eutre la Porte et la Perse, uos ministres travailleront d'abord a les rompre Ils presenteraient trop d'obstacles et meme des obstacles inviucibles aux resultats pacifiques des negociations, les pnucipes de cette alliauce etant en opposition directe de ceux que la Porte et la Perse devraieut suivre pour affermir leurs relatious existautes avec la Russie.

Daue la suppositiou coutraire, saus attiser le feu de la discorde ou reveiller les anciennes querelles des deux etats, sans vouloir les armer l'uu contre l'autre, il pouirait etre convenable au salut de tous les deux et aubieu general, de les mainteuir daue une indepeudauce absolue et aussi isolee que possible.

Oaus cette situation meme, a peiue la Porte et la Perse peuvent-elles repoudre separement de leurs engagemens euvers les etats europeens Comment pourraient-elles preteudre a une pleine deference de leur part, si elles deveuaieut solidnires?

D'uilleurs il faut le dire, leur alliauce finirait par etre offensive a l'egard de la Russie La paix alors avec eux ue serait plus foudee sur des bases solidos.

Il en serait de meme de l'effet que produirait l'alliance de ces etats avec toute puissauce Europeenue

Les snites ue seraient poiut differeutes, toutes les fois qu'uu grand Etat etranger exercerait eu Turquie ou en Perse une influeuce preponderaute, quoique non avouee par la teueur d'uue transaction formelle

Nous ignorous si des transactions de cette nature existent Nous les croyons meme impoesibles Et rieu ue le prouve plus que la nullite dont a ete frappe l'acte signe par Sir Gore Ouseley, lors de la conclusion du traite de Gulistan.

Ou ne dira pas autaut de l'iuflueuce que plusieurs puissauces ambitiou-uent et que d'autres exercent en Turquie et uotumnieut eu Perse.

Ce serait oublier le passe et se meprendre sur des faits tres uotoires, que de revoquer eu doute la tendance veritable des rapports que ces pnis-sauces entretieuneut avec des etats limitrophes de la Russie.

L'Empereur, loin de redouter ces rapports comme offensifs, les considere avec peine, comme autant d'obstacles qui entraveut l'etablissement d'uue paix veritable eutre Sou Empire et ces etats.

Les Turcs et les Persaus se placent naturellement, comme les peuples des Iudes jadis, dans l'ordre des uations qui u'appartienneut poiut, qui ue peuveut poiut appartenir a l'association Europeenue Les principes de leur rsligiou et de leur politique s'y opposeut Les leur faire abjurer par la force des armes, ce serait reuverser les gouvernemeuts qui eu resulteut L'Europe ne le veut pas; elle u'eu a pas le droit L'Empereur ue le veut poiut uou plus, parceque le sort des peuples places dans des etendues si vastes, ue peut etre que l'oeuvre de la Providence Lorsque ces entreprises derivent des conseils impa-tieuts des hommes, ce n'est pins le desir du bien, mais la soif des conquetes qui les provoque.

Ces considerations donneut la mesure des soins que les miuistres de l'Empereur eu Perse et en Turquie doivent apporter, afin d'asseoir leur jugement sur la nature des relations que les pmssauces etrangeres y eutretiennent.

Toutes celles qui se rattachent aux rapports iuterieurs, a ceux meme du gouvernenieut et des forces de ces etats, se dirigent, au moins par l'iuteutiou, contre uous II importe de les counattre et d'eu preudre acte

Les deux ministres se communiquerout leurs observation a cet egard.

Ce u'est que dans le maximum de leur isolemeut reciproque et de leur independance de la politique Europeenne, que la Perse et la Porte seront cou-siderees par la Russie comme des etats qui peuveut etre et se maiuteuir ses amis sinceres par leur propre mouvemeut et pour toujours.

Etaut dans cette situatiou, l'accomplissemeut de leurs voeux n'admettra aucuue difficulte

Dans toute autre, l'echelle des proportious qni doit regler les differents degres de uotre deference a leur egard est facile a etablir.

L'Empereur la fixera sur les rapports qu'il attend du zele et de l'intelligence de Son ambassadeur et de Son envoye extraordinaire.