175. Письмо ген. Ермолова к ген.-м. Пестелю, от 18-го сентября 1818 года. — Грозная.

Je vous envoie la copie de deux lettres que j'ai recues du khan d'Avar et mes reponses. Je n'ai pas voulu lui faire sentir que j'etais mecontent de ce que vous l'ayez charge de negocier avec les Akouscha-kens, mais je vous avoue, mon General, qu'il ne serait pas mal a propos que vous puissiez vous passer de lui, car on ne saurait faire voir moms de bonne volonte que lui dans tout ce qui concerne nos interets.

Je le traite avec certains egards encore, parceque, force par les circonstances de prolonger mon sejour ici et de revenir le printemps prochain, je ne puis venir au Daghestan et mettre tous ces scelerats, chacun a la place qui lui convient.

Le khan d'Avar se permet de croire que sans son intervention nous ne pouvons reussir a avoir des otages des Akouschahens. Il est bon de ne pas prolonger son erreur et c'est ce que je ne manquerai de faire a la premiere occasion favorable qui se presentera.

Vous me donnez par votre rapport heu de croire que vous parviendrez a avoir des otages et je vous avoue, mon General, que pour cette foisci je me bornerai a ce seul succes et que je le compterai pour un tres grand service que vous aurez rendu H se peut que, prolongeant votre sejour au camp de Bougam et faisant courir le bruit que vous marcherez a la rencontre des troupes qui doivent arriver de la ligne du Caucase pour hiverner dans le Daghestan, vous parviendrez a intimider les Akouschahens qui passent pour les plus forts et les plus redoutables. En attendant je compte, vers le 12 ou le 15 du mois prochain, achever les travaux de la forteresse et faire marcher un detachement de troupes vers Andre et Aksay pour une semaine de temps, ce que les Akouschahens et les Baschliens prendront pour un mouvement vers le Daghestan. Vous serez, mon General, instruit de tout a temps. Mais si par hasard ils s'obstinent a vous refuser des otages, vous vous contenterez du serment qu'ils proposent, et vous leur direz que quoique vous ayez des ordres tres severes d'exiger des otages, vous vous chargez de la responsabilite de vous etre borne au serment. Dans ce cas tachez, Mr. le General, de les obliger aussi par ce serment a ne commettre aucune hostilite contre les sujets de S. M. l'Empereur, non seulement les Russes, mais aussi les habitans des etats de Schamkhal et d'Outzmy. De cette maniere vous terminerez vos affaires de Daghestan pour cette annee-ci, si toutefois il n'est pas possible de faire mieux.

Quand le lieutenant-colonel Aga-beck sera de retour de Schirvan, donnez lui ordre de m'envoyer au plus vite les renseignements les plus detailles sur tout ce qu'il aura vu, car je ne recois par la Georgie que des nouvelles peu exactes et beaucoup trop lentes.