125. Письмо ген. Ермолова к ген.-м. Пестелю, от 8-го сентября 1818 года.— Грозная.

D'apres les nouvelles que j'ai recues de Mr. le General Weliaminoff, il parait ne plus y avoir de doute que Moustapha-khan medite une revolte contre le Gouvernement et fait de tres serieux preparatifs. Je vous envoie, Mr. le General, une copie de la lettre que je vous prie de lui faire parvenir. En attendant il est necessaire que les troupes cantonnees dans la provmce de Kouba usent de precautions et que les detachements faibles, disperses dans plusieurs endroits, se reunissent a leurs bataillons pour ne pas courir risque de les perdre. N'abandonnez pas Tchurah et Kourah, si avec peu de forces on peut les defendre, ce qui me parait etre possible par la nature meme de la position. Si ces deux endroits manquent de vivres, faites les approvisionner au plus vite et que les munitions surtout n'y manquent point. Ces points sont tres essentiels, parce que je suis bien persuade que Sourkhai-khan secondera Moustapha dans ses entreprises. Vous mdiquerez aux autres troupes un endroit sur ou moins sujet a etre attaque, afin qu'elles puissent y mettre leurs equipages et tous les effets des regiments et etre elles memes promptes a se porter partout ou les circonstances l'exigeront.

Moustapha, selon toute probabilite, n'attendra pas qu'on vienne le cerner a Pit-dag, et, profitant de votre absence avec les troupes, viendra se jeter sur Kouba; il faut que les troupes soient a portee de vemr au secours de cette place et qu'elles se tiennent en sorte de pouvoir toujour la couvrir, car l'ennemi, fort en cavalerie, pourrait tenter un coup de main contre la ville ou est le tresor et le siege du gouvernement de la province.

Je voudrais que vous puissiez rester plus longtems pres de Baschly, mais si vous reussissez a prendre des otages aux Akouschaly, il faut que sans perte de temps vous repassiez a Kouba. Et comme vous etes plus a portee de savoir ce qu'entreprend Moustapha, je vous autorise a revenir, quand vous le jugerez a propos, en pretextant toutefois que c'est la mauvaise saison qui fait ramener les troupes.

Si vous avez une correspondance avec le frere de Moustapha, Kassim-khan, il est prudent que vous l'interrompiez, d'autant plus que cela ne peut nous rapporter aucun avantage, et si cela venait a etre necessaire, vous recevrez mes ordres la-dessus.

Informez moi de ce que se passe a Baschly, et quand vous n'aurez plus aucun doute qu'Outzmy ne soit un traitre, tachez de gagner la confiance des habitans de Baschly et de les aigrir contre lui. Faites leur donner quelque espoir que le Gouvernement Russe peut un jour les prendre sous sa protection speciale. Il faut user de tous les moyens pour susciter a Outzmy des ennemis dans ses propres domaines, mais toujours avec beaucoup d'adresse, et que Schamkhal ne s'epouvante pas sourtout a cause de ses liaisons avec Outzmy.