123. Ïèñüìî ãåí. Åðìîëîâà ê ãåí.-ì. Ïåñòåëþ, îò 29-ãî àâãóñòà 1819 ãîäà.— Ëàãåðü íà Ñóíæå.

D'apres les nouvelles que vous me donnez de l'entrevue que vous avez eue avec Outzmy. Adil et puis du serment qu'il a fait aux habitans de Baschly de vouloir se defendre contre nos troupes, je vois son intention de nous rassurer sur le compte de son attachement et de se mettre bien dans l'esprit de ses sujets. C'est pourquoi je prie V. Ex. de vous servir de tous les moyens pour tranquilliser les habitans de Baschly en leur faisant entendre que jamais notre intention n'etait de les punir, et que nous sommes toujours tres persuades de leur fidelite et soumission, et que nos troupes n'etaient arrivees que pour les defendre contre l'agression de leurs ennemis, et que vous regarderez comme tels tous ceux qui viendraient sur leur territoire. Je vous envoie une proclamation aux habitans de Baschly et j'autorise V. Ex de ne pas en faire usage, si par d'autres moyens vous pouvez les amener a la fin que nous nous proposons. Je suis aussi de votre avis sur les liaisons qu'Outzmy entretient avec les Akouschaly et le khan transfuge, et dans ce cas, lorsque vous parviendrez a prendre des otages aux Akouschaly parmi les habitans distingues ou leurs enfants, vous ne leur cacherez plus qu'Outzmy etait la cause que nous etions venus pour les pumr par les armes, et qu'il ne cessait de les faire passer pour nos plus grands ennemis. Il est possible que par la nous les brouillions entre eux, du moms pour un certain tems, ce qui ne peut que faire du bien a nos affaires; alors il sera fort a propos de le perdre dans l'esprit de ses sujets et de miner par la son pouvoir afin de les preparer a passer un jour sous notre gouvernement. Je crois que le lieutenant-colonel Aga-beck pourra vous etre necessaire dans cette occasion, d'autant plus que je sais qu'il n'est pas beaucoup de ses | amis.

Il ne faut pas perdre de vue un moment ce scelerat d'Outzmy! Je ne crois pas que vous puissiez i reussir d'avoir son fils aupres de vous, cela le compromettrait infiniment aux yeux de ses amis, scelerats comme lui. Tachez toutefois, si cela est possible.

Faites savoir au khan d'Avar, que je suis tres content de la confiance avec laquelle il a passe dans notre camp, et que c'est le vrai moyen de gagner mon estime qu'il depend de lui de rendre invariable par sa conduite et sa fidelite Montrez de la bienveillance aux deputes des provinces d'Akouscha et d'autres qui viendraient aupres de vous, et expliquez leur que leur bien-etje et leur tranquillite exigent que nous ayons des otages. Temperez la crainte que leur inspire ma severite et conseillez leur de ne pas la provoquer, ils ajouteront foi qu'ils n'y trouveraient pas leur compte. Je ne puis comprendre ce que voulait Outzmy en avertissant Emir-Gamza et Ibah-beck que nous cherchions a les mettre aux arrets C'est lui qui s'etait plaint contre eux et qui me demandait de lui restituer les biens qu'ils lui avaient enleves. Vous pouvez, Mr. le General, les faire venir chez vous, et en leur inspirant adroitement des soupcons contre leur Outzmy, les assurer de notre protection, si vous croyez qu'il puissent nous etre fideles et utiles N'employez pas mon nom dans tout cela, pour que je puisse changer votre disposition quand cela sera necessaire.

Vous me mandez, Mr. le General, que la terreur est [54] repandue dans tout le Daghestan. Eh bien! Vous devez savoir aussi bien que moi que c'est la seule arme avec laquelle il faut le gouverner, jusqu1 a ce qu'il apprenne qu'il a tout a attendre de notre bonte et justice. En meme temps traitez avec douceur ceux qui se refugient sous notre protection, afin qu'ils sachent apprecier l'honneur de nous obeir et le danger de nous resister.

Je me repose sur la prudence de V. Ex., et espere que vous ne precipiterez rien inutilement.