Главная   А  Б  В  Г  Д  Е  Ж  З  И  Й  К  Л  М  Н  О  П  Р  С  Т  У  Ф  Х  Ц  Ч  Ш  Э  Ю  Я  Документы
Реклама:

№ 151

Донесение Г. А. Строганова К. В. Нессельроде о контактах с сербским депутатом Г. Поповичем и об отношениях М. Обреновича с Портой

№ 84

8(20) июля 1820 г.

Monsieur le comte!

Dans ma depeche du 9(21) juillet (Так в тексте. Следует: juin), j'ai eu l'honneur de rendre compte a votre excellence de la requete presenree a la Potre par les deputes serviens et de la conduite imprudente qu'ils avaient tenu a cette occasiОп. Leurs demarches a mon egard er leurs paroles portaient deja alors un caractere de dissimulation et meme de faussete qui m’empechait de leur temoigner de la confiance. Depuis j'ai recu des renseignements sur leur compte de nature, a m'imposer encore plus de reserve, principalement a l'egard du chef de la deputation nomme George Popo-vitch. Effrayant Miloch par des nouvelles mensongeres, comme celles de la guerre prete a eclater entre la Russie et la Porte et des preparatifs de l'invasion des Turcs en Servie, masques a ce qu'il pretend par l'expedition contre Ali-pacha de Janina, Popovitch insiste aupres de Miloch sur l’acceptation pure et simple des propositions du gouvernement ottoman. En meme temps il tache de detruire la confiance que Miloch me temoigne en lui conseillant de ne pas ajouter foi a ce que je pourrais lui ecrire et de se mefier du Sr. Hermann, agent secretement accredite par Miloch aupres de moi. Popovitch a voulu meme obliger les autres deputes serviens, ses collegues, a signer une lettre a Miloch qu'il avait redige dans ce sens, mais comme ils s'y etaient refuses, il leur a declare qu'il ferait ces communications de vive voix lors de son retour a Belgrad, ou il doit accompagner le commissaire que la Porte semble vouloir y envoyer.

Ainsi je n’ai qu'a me feliciter d'avoir insinue a Miloch de rappeler Popovich guide par des interets personnels, soupconne meme de trahison par Hermann. Miloch ne s'est pas encore rendu a ce conseil, mais j'ai lieu de croire qu'il saura se premunir contre la funeste influence de ses deputes en general. Je recois continuellement de nouvelles preuves de sa confiance.

J'ai eu l'honneur de vous transmettre, Monsieur le comte, avec ma depeche du 9 juin, copie de la lettre que je lui avais ecrite pour l'engager d’insister sur l’envoi a Belgrade d’un commissaire ottoman, dont il avait deja fait mention dans sa requete, afin de remedier ainsi a l'inconcevable precipitation avec laquelle les deputes avaient entame l'objet de leur negociatiОп.

Miloch se rendit a mes conseils et m'adressa par son agent secret, Hermann, deux lettres remplies d’excuses sur la conduite de ses deputes qu'il assure avoir ete contraire a ses ordres ainsi que du desir et de l'empressement a suivre mes directions. Il accompagne ces lettres d'une note contenant les differents points pour servir de base au projet d'une nouvelle requete en me priant d'y faire les modifications necessaires d'en soigner la redactiОп. J'ai l'honneur de vous transmettre, Monsieur le comte, ces trois pieces. Vous y trouverez enonce entre autres une demande de Miloch relative a l'envoi aupres de lui d'un employe russe pour le guider dans ses pourparlers avec les Turcs. Outre l'impossibilite de trouver ici une personne que je pourrais charger de cerre mission, il serait extremement difficile de la soustraire a la connaissance de la Porte, et une fois connue, elle nuirait essentiellement a notre but d'eloigner toute apparence d'influence de notre part. J'ai donc renonce a cette idee et ayant invite le consul general Pini de faire concevoir plausiblement a Miloch l'impossibilite de satisfaire a sa semande, je me suis borne a rediger le projet de la nouvelle petition des Serviens a la Porte, dont j'ai l'honneur d'annexer une copie a cette depeche, ainsi que de ma lettre a Miloch, destinee a lui servir de commentaire. J'ai tache autant qu'il m'a ete possible d'amalgamer les deux projets, dont l'un me fut transmis, par le ministere imperial, et l'autre par Miloch. Votre excellence trouvera ci-joint l'expose des motifs qui m'ont porte a faire subir a l'un comme a l'autre les changements dont l'urgence m'a ete prouvee par des raisons locales. [228]

J'ignore jusqu'a quel point Miloch goutera mon projet, mais j'ai lieu de croire que la Porte ne voudra point y adherer en entier. Cependant cette nouvelle demarche de Miloch, si elle est conduite avec habilete, lui sera utile en ce qu'elle reparera le tort qu'il s'est fair par la premiere. En effet, en expliquant celle-ci d'une maniere favorable aux succes des affaires de la Servie, on peut considerer le petition anterieure de Miloch, comme une espece de preliminaire e ses pourparles futures avec le commissaire de la Porte. Les bases de ces preliminaires sont les promesses de payer un tribur annuel, le desir de voir l'heredite princiere reconnue dans la famille de Miloch et la demande d’un commissaire pour regler les autres points. J' ai du donner cette tournure a la demarche intempestive et inconsideree des deputes de Miloch, afin de faire naitre la possibilite de la rendre a peu pres nulle par une demarche nouvelle. J'espere y reussir a tout evenement, soit que la Porte refuse les demandes des Serviens, contenues dans leur premiere petition: soit qu'elle les accueille favorablement et qu'en meme temps elle leur envoye un commissaire, soir enfin qu’elle n'y fasse aucune reponse. Dans tous les cas une seconde petition est egalement indispensable, quoique sous des formes modifiees par la conduire de la Porte a l'egard de la premiere. Si elle refuse ou qu’elle ajourne sa decision, la seconde petition, plus detaillee, peut etre presentee a l'appui de la premiere, si au contraire, elle accorde les points sommairement exposes dans celle-ci, et qu'elle envoie le commissaire, les Serviens pourront lui remettre une petition supplementaire: qui commentera l'autre par des subdivisions reglementaires et sur explicites et sur le contenu de laquelle les Serviens prieront le commissaire d'entrer en pourparler avec eux, ainsi qu'ils en avaient fain la demande au gouvernment ottoman.

D'apres des renseignements assez vraissemblables que j'ai recu apres avoir expedie mon projet de petition a Miloch, il parait que la Porte s'est decidee a l'envoi d'un commissaire, muni d'un firman qui accorde aux Serviens la demande de reunir les tributs preleves jusqu'aujourd'hui sous des denominations differentes, dans un impot unique reparti en deux payements par an. Ce firman reconnait en outre Miloch Obrenovitch pour chef supreme du peuple servien, sans toutefois lui accorder le droit de transmettre cette dignite a ses heritiers, Le commissaire est charge en meme temps de faire aux Serviens le serment de fidelite a la Porte.

Mais la double concession qu'elle leur accorderait, ne reponderait qu'en parti aux avantages que nous cherchons a leur procurer et qui ne se retrouveraient que dans le droit formellement reconnu par la Porte de s'administrer par eux-memes. Il est vrai que la Porte pourrait bien dire qu'elle leur laisse en effect cette administration par la meme qu'elle reconnait Miloch pour leur chef supteme et qu’elle regle les objets en discussion, de concert avec eux, puisqu'elle leur accorde les deux points principaux de leur petitiОп. Mais cette concession qu'elle s'empressera de faire, puisqu'elle lui est imposee par l'esprit et la lettre de l'article VIII du traite de Bukarest, serait bien autrement essentielle. Si le hatti-cherif confirmait en meme temps les obligations de Miloch envers les Serviens et le mode administratif qui leur est assure.

C'est pour premunir les Serviens contre ce veritable mecompte, qu'en communiquant a Miloch les projets insidieux de la Porte, j'ai insiste aupres de lui sur la presentation d'une nouvelle requete et que je l'ai engage dans le p.s. de mal lettre du 29 juin, de s'abstenir du serment jusqu'a ce que les points de la seconde suplique soient discutes de concert avec les Serviens et accordes par la Porte. C'est encore ce que je lui ai confirme dans ma lettre du I juillet, dont j'ai l'honneur egalement de transmettre une copie a votre excellence..

J'attendrai actuellement la reponse de Miloch et ses communicatiives relations a la marche qu'il se sera decide a suivre a l’arrivee du commissaire ottoman.

J'ai l'honneur d'etre avec une haute consideration, Monsieur le comte, de votre excellence, le tres humble et tres obeissant servireur

Stroganoff

Помета: Recu le 23 juillet avec 7 annexes.

АВПРИ. Ф. Канцелярия. Оп. 468. Д. 2331. Л. 14-17. Подлинник. [229]

Перевод

Господин граф!

В своей депеше от 9 (21) июля я имел честь докладывать вашему сиятельству о прошении, поданном Порте сербскими депутатами, и об их неблагоразумной линии поведения в этой связи. Их демарши в отношении меня и их высказывания уже тогда отличались притворством и даже фальшью, что мешало мне выказать им доверие. Впоследствии я получил о них сведения, которые должны были заставить меня проявлять еще большую сдержанность, особенно к главе депутации Георгию Поповичу. Запугивая Милоша лживыми новостями, например, о том, что между Россией и Портой вот-вот вспыхнет война и что турки готовят вторжение в Сербию, как он утверждает, под видом экспедиции против Али-паши Янинского, Попович уговаривает Милоша безоговорочно принять предложения оттоманского правительства. В то же время он старается подорвать доверие, с которым ко мне относятся Милош, советуя ему не верить тому, что я могу ему написать, и остерегаться г-на Германа — агента, тайно аккредитованного Милошем при мне. Попович хотел даже обязать других сербских депутатов, своих коллег, подписать составленное им в этом смысле письмо Милошу, но ввиду их отказа заявил им, что сообщит об этом устно по возвращении в Белград, куда он должен сопровождать комиссара, которого Порта, по-видимому, желает туда направить.

Поэтому я могу только радоваться тому, что подал Милошу мысль об отзыве Поповича, движимого личными интересами и даже подозреваемого Германом в измене. Милош еще не последовал этому совету, но у меня есть основания полагать, что он сумеет оградить себя от пагубного влияния своих депутатов вообще. Я постоянно получаю новые свидетельства его доверия.

Я имел честь передать вам, г-н граф, со своей депешей от 9 июня копию письма, написанного мною Милошу, чтобы побудить его настаивать на посылке в Белград оттоманского комиссара, о чем он уже упоминал в своем прошении, дабы таким образом исправить оплошность депутатов, с невероятной поспешностью приступивших к переговорам.

Милош внял моим советам и направил мне через своего тайного агента Германа два письма с извинениями за поведение своих депутатов, которое, как он уверяет, противоречило его приказаниям, и с выражением желания и готовности следовать моим указаниям. К этим письмам он прилагает записку, содержащую различные положения, могущие послужить основой проекта нового прошения, и просит меня внести необходимые поправки и отредактировать его текст. Имею честь препроводить вам, г-н граф, эти три документа. Среди прочего в них содержится просьба Милоша о направлении к нему русского чиновника, который наставлял бы его на переговорах с турками. Помимо невозможности сыскать здесь человека, на которого я мог бы возложить это поручение, было бы чрезвычайно трудно скрыть его от внимания Порты, а если о нем станет известно, это существенно повредит нашей цели — устранить всякую видимость влияния с нашей стороны. Поэтому я отказался от этой идеи и, предложив генеральному консулу Пини деликатно объяснить Милошу невозможность удовлетворения его просьбы, ограничился составлением проекта нового прошения сербов к Порте, копию которого имею честь присовокупить к настоящей депеше вместе с моим письмом к Милошу в качестве комментария к нему. Я постарался по возможности совместить два проекта, один из которых был мне передан императорским министерством, а другой — Милошем. Ваше сиятельство найдете в приложении к сему краткое изложение мотивов, побудивших меня внести как в тот, так и в другой документы изменения, необходимость которых была, с моей точки зрения, продиктована местными условиями.

Не знаю, насколько Милошу придется по вкусу мой проект, но у меня есть основания полагать, что Порта отнюдь не захочет принять его целиком. Однако этот новый демарш Милоша, если он будет предпринят умело, принесет ему пользу тем, что поправит вред, который он причинил себе первым демаршем. Действительно, объясняя последний в благоприятном для успеха сербском дела духе, предыдущую петицию Милоша можно считать своего рода предварительными положениями его будущих переговоров с комиссаром Порты. Основой этих предварительных статей являются обещание платить ежегодную дань, желание добиться признания за семьей Милоша права наследования княжеского престола и просьба о направлении комиссара для урегулирования остальных [230] вопросов. Я должен был дать такое толкование неуместному и опрометчивому демаршу депутатов Милоша для того, чтобы сделать возможным почти свести его на нет новым демаршем. Я надеюсь на успех в любом случае: отвергнет ли Порта требования сербов, содержащиеся в их первом прошении, отнесется ли она к ним благоприятно, одновременно направив к ним комиссара, или же, наконец, не даст на них никакого ответа. Во всех случаях второе прошение одинаково необходимо, хотя и в измененной форме в зависимости от ответа Порты на первое. Если Порта ответит отказом или отложит свое решение, то вторая, более подробная петиция может быть выдвинута в поддержку первой. Если, напротив, Порта согласится с требованиями, вкратце изложенными в первой петиции, и пошлет комиссара, то сербы смогут подать дополнительное прошение, которое послужит комментарием к первому благодаря имеющимся в нем четким и упорядоченным подразделам и по содержанию которого сербы предложат комиссару вступить с ними в переговоры, как они того просили у оттоманского правительства.

Согласно достаточно правдоподобным сведениям, полученным мною после отправления своего проекта прошения Милошу, Порта, видимо, приняла решение послать комиссара, снабдив его ферманом, удовлетворяющим требование сербов об объединении податей, до сих пор взимавшихся с них под различными наименованиями, в единый налог, раскладывающийся на два взноса в год. Кроме того, в этом фермане Милош Обренович признается верховным вождем сербского народа, однако без права передачи этого титула по наследству. Одновременно комиссару поручено привести сербов к присяге на верность Порте.

Но предоставляемая сербам двойная уступка лишь частично соответствовала бы тем преимуществам, которые мы стремимся им обеспечить и которые заключались бы лишь в официальном признании Портой их права на самоуправление. Правда, Порта вполне могла бы сказать, что она, в сущности, предоставляет им такое самоуправление уже тем, что признает Милоша их верховным главой и что она решает спорные вопросы по согласию с ними, так как удовлетворяет два главных пункта их петиции. Но эта уступка, которую Порта поспешит сделать, поскольку она продиктована ей духом и буквой статьи VIII Бухарестского договора, была бы гораздо более существенной, если бы хатт-и шериф одновременно подтверждал обязательства Милоша по отношению к сербам и гарантии их формы правления.

Дабы предостеречь сербов от этого серьезного просчета, сообщая Милошу о коварных замыслах Порты, я настаивал перед ним на подаче нового прошения и призывал его в постскриптуме к своему письму от 29 июня воздерживаться от присяги до тех пор, пока Порта совместно с сербами не обсудит и не удовлетворит требования второго прошения. Я вновь подтвердил то же самое Милошу в своем письме от 1 июля, копию которого я также имею честь передать вашему сиятельству.

Теперь я буду ждать от Милоша ответа и сообщений по поводу линии поведения, которой он решит следовать по прибытии оттоманского комиссара.

Имею честь пребывать с глубочайшим почтением, г-н граф, вашего сиятельства нижайшим и покорнейшим слугой

Строганов

Помета: Получено 23 июля с 7 приложениями.