215. Ä. XXI. 1770 ã.—Projet d'une lettre de M. le comte de Panin a M. le comte de Tottleben.

Je tous ai parle, monsieur, dans une autre lettre de mome date que celle-ci, des arrangemens a prendre par vous pour la circulation et l'eva-luation de notre monnoye en Georgie. Il y a encore une circonstance dont vous devez chercher a tirer parti. On sait qu'il n'y a point de cuivre en Georgie, non plus qu'en Perse et en Turquie. Il faudroit vous concerter avec le prince Heraclius et le porter a etablir dans ses Etats une monnoye de cuivre frappee a son coin. Comme son pays manque des moyens necessaires a cette fabrication, nous offrons de la faire pour lui en Russie. Il ne seroit besoin que de faire un accord sur et durable avec lui pour la livraison annuelle d'une certaine quantite d'especes et dans ce cas voici les points a regler avec lui. Le poids de la piece la plus forte, sa subdivision en diverses parties, la valeur donnee a cette monnoye relativement aux autres qui ont cours dans le pays, la quantite qu'il feroit fabriquer chaque annee, enfin le prix auquel il recevroit cette monnoye fabriquee en Russie et vendue sur ses frontieres. Vous regleriez ce dernier point avec lui de facon a lui conserver un benefice raisonnable. S'il entroit dans ce plan, et que vous vinssiez a bout d'arranger tout pour son execution, vous enverriez ici un coin du Prince, ou a son defaut, un portrait que l'on put faire graver, ou son chiffre, et en outre les caracteres georgiens qu'il voudroit faire mettre sur la monnoye pour en indiquer le nom et la valeur. Vous donnerez vos soins a cet objet selon la possibilite, que vous y entreverrez sur les lieux, et vous me communiquerez vous-meme vos reflexions sur l'avantage de l'entreprise. Je suis avec les sentimens d'une consideration particuliere, etc.