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Ðåêëàìà:

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Íå ðàíåå 1799 ã. * — Ïðîåêò Ä. Ñåðôáåððà îá ó÷ðåæäåíèè â Ðîññèè êîìïàíèè ïî òîðãîâëå ñ Èíäèåé, îïèðàÿñü íà ïîääåðæêó èìàìà Îììàíà

(* — Äàòèðîâàíî íà îñíîâàíèè óêàçàíèÿ òåêñòà î âîéíå ìåæäó Ðîññèåé è Ôðàíöèåé)

(ë. 6 îá.) Le Projet que j’ai l’honneur de presenter ne coute point d’Argent a Sa Majeste, et encore moins de Troupes.

L’avantage qui en resulterait pour la Russie seroit de lui ouvrir directement le commerce des Indes-Orientales; de la rendre maitresse de celui de l’Arabie heureuse; maitresse de l’Embouchure du Golphe Persique, pouvant par consequence entraver le Commerce de Bagdad, de Bassora, tout celui qui se fait entre la Turquie et l’Inde, par l’Euphrate et le Tygre. La Russie pourroit en meme temps inquieter le Commerce et les possessions meridionales de la Perse, et en temps de Guerre avec la Turquie on la Perse faire une diversion au midi de ces deux Etats, qui se trouveroient comme Cernees par la Puissance de Sa (ë. 7) Majeste l’Empereur de Russie, si Elle se voit en possession de Mascat. Les Isles de Bahrein, ou se fait la peche des Perles, se trouvent aussi dans le Golphe persique, peu eloignees de Mascat. [400]

La grande distance qui separe Mascat de la Russie, ne me paroit pas faite pour mettre le moindre obstacle dans cette affaire. En effet il y a plus loin de Copenhague a Tranquebar, de Londres au Bengale, d’Amsterdam a Batavia, de Cadix aux Philipines, qu’il n’y a de Cronstadt a Mascat! Il n’y a que le Court espace du Golphe de Finnaland jusqu’au Detroit du Sund qui eloigne de l’Ocean plus que ne l’est Copenhague, mais aussi le Port de Mascat se trouve beaucoup plus rapproche de la route d’un vaisseau Europeen (ë. 7 îá.) qui vient de doubler le Cap de bonne Esperance, que la Possession Danoise de Tranquebar.

Il n’est pas meme necessaire d’executer ce projet dans ce moment, si les circonstances politiques ou la Guerre que Sa Majeste fait si glorieusement a present, exigent que cela soit differe.

Je suffira que l’on fasse savoir a l’imam d’Oman que Sa Majeste l’Empereur de Russie daignera le prendre sous sa puissante Protection, et veut bien accepter Mascat, son Port, et son territoire comme un hommage du a Sa Majeste. Ce bon Imam (le plus patient des hommes) attendra tranquillement jusqu’a ce qu’il plaira a Sa Majeste d’effectuer ses promesses, sans chercher d’autre Protection, aupres de quelqu’autre Puissance, malgre qu’il m’ait fixe le terme de trois annees, je puis assurer qu’il attendra davantage, pourvu qu’il soit informe du Consentement de Sa Majeste. Il seroit meme (ë. 8) impolitique de lui faire connaitre les motifs de ce retard, mais je Lui ferois croire que l’Etiquette exige cela de la part d’un aussi Grand Monarque.

Outre tous les autres avantages, l’imam offre de fournir les Vivres a la Garnison Russe, qui occupera Mascat, ainsi qu’a tous les Vaisseaux Russes qui visiteroient ses portes.

La crainte qu’il a de se voir depouille par les anglais, va si loin, qu’il m’a dit meme qu’il preteroit chaque annee le serment de fidelite a Sa Majeste l’Impereur de Russie, si Elle l’exigeoit.

Il menage beaucoup les Anglais, mais il craint d’eprouver de leur part le meme sort que la majeure partie de Princes de l’Inde; quoique les anglais le traitent d’ami et d’Allie, il n’on est pas moins vrai qu’ils l’ont deja menace de faire une Colonie Anglaise de ses Etats. C’est pour cela qu’il desire le plus profond secret sur toute cette affaire, et j’ai l’honneur d’observer que soit que la Russie fasse la paix avec l’Angleterre, soit qu’Elle continue la Guerre, (ë. 8 îá.) je seroit au desespoir si la moindre chose transpirait, car je ne voudrais pas etre la Cause, quoique indirecte des malheurs d’un Souverain qui a mis sa confiance en moi. Il m’a comble de bienfaits et de bontes, ainsi je lui dois aussi de la reconnaissance.

S’il plait a Sa Majeste de m’ordonner de me rendre a Mascat, pour signifier ses volontes a l’imam, je suis pret a entreprendre ce voyage aussi fatigant que dangereux. Dans le cas que Sa Majeste voudroit se servir d’un autre, il seroit indispensable que je lui communique les signes dont je suis convenu avec l’imam par lesquels un autre que moi, doit Lui faire connaitre que c’est avec ma participation qu’il vient, et que par consequence on ne le trompe point. Il ferait percer d’une Lance, celui qui Lui parleroit de cette affaire, sans faire les signes, car il le prendroit pour un Espion des Anglais.

(ë. 9) J’ai l’honneur d’observer que je ne demande point de recompense en Argent a Sa Majeste, mais que je supplierai pour une recompense qui ne coutera rien du tout. C’est de m’honorer d’un Ordre de Chevalerie, et du Grade de Colonel d’Hussards. Je dis le Grade seulement, car je n’oserai jamais pretendre d’avoir l’honneur de Commander un Regiment de Sa Majeste, vu qu’Elle a tant de sujets qui en sont bien plus dignes que moi, je ne demande que le titre, et je suis pret a devenir sujet d’un Monarque [401] aussi aimable, et de Lui preter serment de fidelite. Dans la suite peutetre pourrai-je consacrer mes faibles talens, et l’Experience que j’ai acquis a la Guerre dans mes longs voyages et dans le maniement des affaires, au service de ma nouvelle Patrie. Parmi le nombre de Langues que je sais par principe je Compte aussi la Lanque Turque, que je parle et que j’ecris. Si on ne m’employera pas, je me (ë. 9 îá.) contenterai de l’ordre de Chevalerie et du titre de Colonel, et je m'occuperai de l’Agriculture dansquelque coin de terre du vaste Empire de Sa Majeste, m’estimant heureux d’avoir contribue a l’agrandissement de ses Etats, d’avoir rempli le desir de l’imam d’Oman, et deporter l’heureuse influence du Gouvernement paternel de Sa Majeste dans les beaux pays de l’Arabie et de l’Inde.

Si l’on veut me faire partir pour Mascate, je suis pret a faire venir mon frere unique, que je laisserai en Russie, pour otage de ma fidelite.

Enfin je suis pret a faire tout ce qu’il plaira a Sa Majeste de m’ordonner, car je me glorifie de me dire Son devoue et fidele serviteur.

Jamson Cerfberr

Vasilil Ostroff, perva Linia, N 113. Maison de Mr Mayer, appartement de Mr de Bach.

ÖÃÀÄÀ, ô. Ãîñàðõèâ, ðàçð. XIX, ä. 328, ëë. á îá. — 9 îá. Ïîäëèííèê.