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1794 ã. èþíÿ 12. — Ïèñüìî Ã. Ô. Ëåêêè ãåíåðàë-ïðîêóðîðó Ñåíàòà À. Í. Ñàìîéëîâó î âûãîäàõ íåïîñðåäñòâåííîé òîðãîâëè Ðîññèè ñ Èíäèåé

(ë. 3) Monseigneur,

Comme Votre Excellence en recevant mon memoire a bien voulu m’encourager a lui expliquer plus en detail les avantages qui pouvrait [388] resulter de l’etablissement d’une compagnie des Indes dans cet Empire, je vais tacher de coucher sur le papier quelques idees qui lui feront connaitre l’utilite d’un tel etablissement.

La compagnie qui s’etablirait en Russie, sous la protection immediate de Sa Majeste Imperiale, se proposerait de tirer de ce pays les articles dont le superflu sollicite l’exportation, comme: du fer en barres de toute les especes; des anchres de 12 jusque 40 pouds; des petits crochets de fer, pour les bateaux de quel nous nommons en anglois grapplings; des barres d’acier; des cables de 10 a 17 pouces; des cordage de toute espece; (ë.3îá.) du cannevas, ou toiles pour les voiles; des fils et ficelles pour coudre les voiles; des sapins pour les vergues; du cuir de Russie; et enfin de tous les ouvrages qui se fabriquent a Toula.

Les vaisseaux de la compagnie reviendront dans les port de Russie charges des articles suivant savoir — sucre, poivre, salpetre, gingimbre, arracte, indigo, epiceries, caffee, bois de teintures et les ouvrages qui se fabriquent au Bengal, Coromandel et a Surate, comme mouselines, toiles de coton, ouvrages brodes en or et en argent etc, etc.

Tous ces articles qui etant tires de L’Angleterre, de la Hollande et du Dannefarce reviennent a des prix tres hautes en Russie, baisseront necessairement et par consequente le change avec les autres nations haussera en proportion, il est superflu, de s’etendre sur ce double avantage pour la Russie, les lumiers et la sagacite de Votre Excellence lui en feroni sentir toute l’importance.

Quand au lieu preferable pour l’etablissement de cette compagnie, j’aurai l’honneur d’exposer a Votre Excellence, que comme toutes les mers qui baignent les cotes septentrionales de la (ë. 4) Russie sont gelees dans la saison ou les batimens doivent partir d’Europe pour les Indes, savoir les mois de novembre, decembre, janvier, fevrier et mars, et qu’il n’y a de port en Russie ouvert a cette epoque, que ceux que Sa Majeste Imperiale a acquis sur la mer Noire, je regarde comme absolument necessaire, que l’etablissement de la compagnie se fasse dans la Tauride, et par la nous nous flattons de [reconnaitre] aussi les vues de Sa Majeste Imperial dans l’ouverture d’une navigations dans la Mediterranee.

La Tauride etant situee a une distance moyenne entre les extremite du vaste empire de la Russie et plusieurs grandes fleuves y aboutissant, elle serait encore sous ce raport la province la plus propre a servir d’entrepot pour les marchandises des Indes — en outre que les vaisseaux qui se fabriquent en Tauride etant de bois de chene sont les seul capables de resister au soleil tropique, les batimens qui se construisent sur la Baltique et a Archangel etant de sapin ne seraint point en etat de soutenir les chaleurs de la ligne.

(ë. 4 îá.) L’etablissement d’une compagnie dans la Tauride attirait indubitablement une grande quantite d’ouvriers de tous les pays voisins et des matelots grecs de l’Archipel aussi que les marins oisifs des autre nations, qui trouveraint au service de la compagnie en enploy assure et un gain raissonable.

Un autre avantage resultant de l’etablissement de la compagnie des Indes dans la Tauride serait que les batimens a leur retour des Indes pourraint vendre une partie de leurs marchandises a Constantinople et se faisant payer en sequins de Venise apporteraint de l’or en Russie et les sujets de Sa Majeste Imperiale attireraint ainsi dans ses etats une grande partie des profits que les arabes font en pourvoyant la Turquie par la route du grand Desert et de Suez.

Dans les articles que j’ai l’honneur de joindre ici, Votre Excellence voudra bien remarquer que la compagnie s’engage aprendre a bord de ses [389] vaisseaux un certain nombre de jeunes gens Russes comme novices, les quels apprendraint la navigation sur l’ocean seule (ë. 5) ecole d’une marine hardie.

En tenu de paix la compagnie employera aussi et formera un grand nombre de matelots Russes. Je remarquerai, mais seulment comme un avantage accessoire, que les vaisseaux que la compagnie fabriqueraint et qui devraint etre au moins de 500 tonneaux et par consequent capable de porter 30 cannons, pouvraint en cas de guerre avec la Turquie s’armer aux Indes pour le compte de Sa Majeste Imperiale et entrer dans la mer Rouee, ou il feroint en s’emparant de la caravane de la Mecque une diversion, rqui, vu le fanatisme des Turque deviendrait tres serieuse.

Votre Excellence voudra bien considerer que la construction des gros navires qui devront etre employes pour le service de la compagnie ainsi que les autre fraix enormes que cet etablissement occasionera surpassant de beaucoup les moyens d’un partiqulier quelle que sa fortune puisse etre. Il devient absolument necessaire de former une association de plusieurs gros negociants a l’instar de ce qui s’est fait chez les autre nation en pareil cas, et que cette accociation devent (ë. 5 îá.) commencer par une mise de fonds tres considerables les quel ne raporteront aucun interet pendant les deux premiers annees.

Il serait de la plus grand importance que cette societe s’etablit sous la protection particulier du gouvernement ce qui ne peut avoir lieu qu’a la faveur d’un privilege accorde par Sa Majeste Imperiale — le quel privilege ne serait exclusif que relativement a commerce direct entre la Russie et l’Inde, mais qui n’empecherait point le commerce dei etabli avec les nations d’Europe.

Si j’ai omis quelques idees, ou si dans celle que je viens d’avoir l’honneur d’exposer a Votre Excellence il se trouvait quelque chose qu’elle jugeait a propos de changer ou sur lesquelles elle eut quelques observations a me faire j’ose la supplier de m’accorder un quart d’heure d’entretien pendant le quel je pourrai ajouter ou retrancher tout ce qui lui semblerait convenable.

J’ai l’honneur d’etre de Votre Excellence monseigneur le tres humble serviteur

Goulde Francis Leckie

ÖÃÀÄÀ, ô. Êàíöåëÿðèÿ ãåíåðàë-ïðîêóðîðà Ñåíàòà, êí. 6695, ÷. 1. ä. â, ëë. 3-5 îá. Ïîäëèííèê.